Le but de cet article est de vous décrire mon expérience personnelle, à mes débuts, dans la reproduction de sa majesté Symphysodon aequifasciatus, et vous montrer ce que le club m’a apporté pour réussir dans cette voie.
Je ne vais pas m’attarder sur les aspects de la systématique et de la maintenance, nombreux spécialistes ont déjà décrit cela.
La beauté de ce poisson m’a toujours fasciné depuis mes débuts en aquariophilie, mais le fameux D4 (degré de difficulté, voir Mergus) m’a dissuadé de tenter cette expérience jusqu’au jour que l’un de nos membres (Jean-François Marechal) a voulu se séparer de son couple de discus, pour cause de déménagement.
L’occasion était trop belle pour la laisser passer, j’ai décidé alors de casser ma tirelire, et de préparer mon aquarium pour la réception de mes nouveaux hôtes, un splendide mâle cobalt et une magnifique femelle bleue-turquoise ( + 2 Echinodrus bleheri exceptionnelles par leur taille).
Après quelques mois de maintenance sans problème, je me suis décidé à tenter la reproduction.
J’ai alors préparé un aquarium avec une Echinodorus plantée au centre.
– La cuve : un aquarium monobloc : longueur 90 cm, hauteur 45 cm, largeur 50 cm.
– Compartiment de filtration : largeur 18 cm.
– Le chauffage : 200 watts.
– Pompe : 400 litres /h avec débit réglable
– Masse filtrante : ouate de perlon + 1 litre de tourbe en granulé.
– La lumière : un TL de 18 watts.
– L’eau : de l’eau de pluie récoltée après filtration sur charbon actif coupée avec de l’eau de ville.
– pH 6.5 , T° 28 ° C , Nitrites 0, KH 3 degrés allemands.
Le couple a été soigneusement déménagé, et le lendemain il mangeait sans problème. Deux semaines passèrent et rien ne se passait , je me suis décidé à en parler avec les membres du club.
Certains m’ont conseillé de varier la nourriture vivante(vers de vase, artémais , daphnies, etc…) d’autres d’augmenter la fréquence des changements d’eau en petites quantités, et avec une différence thermique marquée.
J’ai commencé par un régime de nourriture vivante variée, et bingo !!!!, en voulant tailler mon Echinodorus, quelle ne fût ma surprise en voyant une grappe de +/- 20 alevins sur l’une de ces feuilles.
Cette 1ère ponte n’était pas importante et cela m’intriguait, voici mes conclusions :
– le courant était important, et défavorisait la fécondation de tous les œufs.
– Le fond n’étant pas nu et l’aquarium n’étant pas éclairé pendant la nuit, les parents avaient difficile de porter les soins nécessaires aux alevins.
– Une partie des alevins s’est risquée dans le filtre avec une issu fatale.
J’ai nourri les alevins avec des nauplies d’artémias dès le 5ème jour et ils sont restés avec les parents +/- 20 jours; par la suite ils sont devenus de magnifiques discus.
N’étant pas satisfait par ce résultat, j’ai apporté les modifications suivantes à mon installation.
– La cuve devient une cuve nue(facilite l’entretien et les soins aux alevins).
– La puissance de la pompe est réduite dès qu’une ponte est constatée.
– Un brassage de l’eau est prévu dans le compartiment de filtration, via un diffseur.
– La grille d’entrée d’eau dans le compartiment de filtration est remplacée par une mousse plus serée.
– Une veilleuse de 7 watts pour la nuit soir.
– Un pot neuf , en terre cuite, comme support de ponte.
Les résultats ne sont pas fait attendre, les pontes étaient plus belles, le pourcentage des œufs blancs presque nul.
Alimentation.
Deux bouteilles d’artémias sont mises en route deux jours après la phase de la nage libre.
Artémias vivantes , vers de vase hachés, recette à base de cœur de bœuf.
Nettoyage journalier du fond de la cuve, changements de 20 l. d’eau tous les deux jours.
Une attention particulière pour le pH car avec une eau déjà acide, un nourissage fréquent et les
déjèctions des poissons, il a tendance à descendre assez rapidement.
En plus du fait que le calcium est essentiel pour la constitution de la colonne vertébrale des poissons, L’eau de pluie est remplacée par l’eau de ville petit-à-petit.
La taille d’une pièce de 2 euros est atteinte à ce rythme après 2 mois.
Les discus de nos jours sont plus tolérants,mais les conditions d’élevage et la qualité de la souche sont déterminants pour obtenir de bons résultats.
Je ne veux pas passer sous silence qu’à des fins mercantiles, certaines pratiques de coloration artificielle sont utilisées par éleveurs peu scrupuleux. Un jour, un visiteur m’a demandé ce que je donnais à manger à mes Discus pour qu’ils soient si beaux, alors qu’il avait les parents sous le nez. Je lui ai répondu : ” Beh, du bleu de méthylène !”. Il a fait demi-tour et je ne l’ai plus revu, vraisemblablement vexé.
Soyons sérieux, nous n’avons pas besoin d’hormones pour avoir des beaux poissons, éliminons le stress,
faisons des entretiens réguliers et puis comparons.
Mon expérience s’est enrichie depuis grâce à pas mal de livres spécialisés que j’ai trouvés parmi le matériel didactique de notre club entre autres.
Bassam Sater