Je fais régulièrement de la reproduction de poissons « faciles » pour les distribuer aux participants à mes stages d’aquariophilie. Il s’agit essentiellement de poissons « ovovivipares », guppys, platys, xiphos, …
Selon Dr Anton Lamboj qui a fait l’honneur à mon club LE VELIFERA d’Uccle (Bruxelles) d’y donner une conférence, cette appellation ovovivipare est erronée. Selon lui il existe des poissons ovipares et les autres sont vivipares. Comme le Dr Anton Lamboj a passé le week-end de cette conférence en Belgique, il en a profité pour visiter l’Aquarium public de Bruxelles (www.aquariologie.be). C’est là qu’il nous a fait part d’une erreur fréquente en aquariophilie :
” Les Poecilidae, comme le guppy par exemple sont qualifiés d’ovovivipares. Selon les biologistes, cette notion est fausse. Pour eux, il existe trois types de délivrance des embryons chez les poissons.
Ovipare signifie que les oeufs sont expulsés sous forme d’ovule (avec fécondation externe).
Et le dernier terme, zygopare, qu’on rencontre chez quelques Scorpaenidae notamment, veut dire que l’ovule est fécondé de manière interne mais qu’il est libéré sous forme d’embryon fécondé, non encore libéré de l’enveloppe ovulaire.
On constatera que, dans ces termes, aucun ne parle pas du mode d’alimentation des larves ni de la relation avec la mère. En effet, les Goodeidae par exemple alimentent leurs larves via une espèce de placenta primitif, alors que les larves de Poecilidae ne se nourrissent que du vitellus de l’oeuf. Ces termes désignent donc bien l’état de l’embryon au moment de son expulsion. On parlera des Poecilidae comme de poissons vivipares et non ovovivipares, terme ne voulant rien dire au niveau biologique “.
Querelle de scientifiques ?
J’utilise pour ces reproductions des bacs très plantés où les alevins les plus costauds, les plus malins, les plus valides … peuvent se mettre à l’abri des adultes prédateurs éventuels. Les plus chétifs, les plus malingres se font manger, sélection naturelle. Si bien qu’à tout moment je dispose de poissons de grandeurs différentes et il y a lieu régulièrement de trier les petits des plus grands.
LA METHODE :
Certains fromages frais sont vendus dans leur petit lait, en faisselle, sorte de moule perforé pour l’égouttage. En Belgique on peut en trouver en pots de 500 g dans la marque Delhaize.
J’utilise le godet intérieur (= la faisselle) qui compte 40 perforations, et je le place dans un ravier plus grand, j’y ajoute de l’eau de l’aquarium jusqu’à environ un cm du haut du godet.
Je déverse les poissons, pêchés à l’épuisette, dans la faisselle. Ils cherchent immédiatement à quitter ce godet, les plus petits passent par les perforations, ceux qui sont trop grands pour passer, restent dans la partie centrale.
On pourrait imaginer d’affiner le tri en utilisant plusieurs godets fabriqués à l’aide de récipients en plastique de préférence transparents dans lesquels on aurait pratiqué manuellement des ouvertures de plus en plus grandes, au besoin lestés de quelques cailloux selon la densité du plastique utilisé.
Michel VANDENBROUCK